Découverte des pierres en Russie

vendredi mars 20, 2020
Découverte des pierres en Russie

La découverte des pierres en Russie s’est opérée très lentement. Contrairement à l’Europe de l’Ouest où dans la période paléolithique l’utilisation d’une trentaine de pierres était déjà connue, la Russie n’utilisait que la famille des quartz (quartzite, calcédoine, silex et jaspe) et quelques roches comme la serpentine. Ce phénomène s’explique par des conditions climatiques très rudes.
La maîtrise du travail des pierres a été constatée par les fouilles des tombaux slaves. Des colliers et des boucles d’oreilles en cornaline, en cristal de roche, le corail et l’ambre ont été mis au jour. Au X-XIIIe siècles apr. J.-C., on a trouvé les traces d’importation de pierres en forme de cabochon en provenance de Byzance, de Chine, et d’Asie centrale.

Exemples des bijoux datés du XII début XIIIe siècle trouvés sur le site de Staroriazanskii klad (ci-dessus).

Jusqu’au XVII siècle la Russie n’exploitait que les perles des rivières du nord du pays, l’ambre de la mer Baltique et l’améthyste de la péninsule de Kola, les autres pierres fines étaient importées d’Inde et d’Asie.
La culture de perles occupait une place particulière en Russie. Les vêtements festifs des femmes étaient transmis par les aïeux, les vêtements richement décorés montraient la diligence de la famille, son économie et son attachement aux traditions. Les objets de la vie courante et ecclésiastique des XVe et XVIIIe siècles, cousus de perles, font la fierté des collections des musées nationaux.

 

Les pierres de couleur russes ont acquis la célébrité mondiale avec la découverte des gisements de l’Oural au XVII-XVIII siècles.
En 1635 on a trouvé la malachite dans les montagnes de l’Oural. On l’extrayait de 1728 à 1871 (mine de la bourgade de Goumeshevsk, 50 km vers le sud-ouest de la ville de Ekaterinbourg et mine de Visokogorsk, à côté de la ville de Nijni Taguil). A noter que de la fin du XVII jusqu’au milieu du XVIII siècle la malachite était extraite comme de la matière secondaire, la production se concentrait sur l’extraction du minerai de cuivre. Le propriétaire de la mine, le riche industriel Démydoff a fait connaître cette pierre au monde entier en faisant cadeau à l’empereur Nicolas Ier de la salle en malachite (photo ci-dessous) et en l’exportant en Europe.

Le « couloir » d’émeraude de l’Oural (mines d’émeraude de l’Oural) est une région d’extraction de minerais et de minéraux de renommée mondiale. Parmi d’autres mines, le gisement Mariinsk (anciennement Malychev) fut ouvert de 1831 à 1839. Il est considéré comme unique: on y trouve l’émeraude, l’alexandrite, la phénacite, le béryl et autres minéraux.
Aujourd’hui, la mine Mariinsk est une entreprise d’Etat. Elle est active et ses pierres sont présentes sur le marché russe. Les réserves d’émeraudes, d’après les experts, avoisinent les soixante tonnes. On prévoit de l’exploiter pendant encore environs deux siècles.
Les émeraudes russes sont connues pour leur bonne transparence, un poids élevé, une couleur distinctive « d’herbe fraîche » donnant une certaine chaleur à la pierre.
L’alexandrite, la variété du chrysobéryl fut découverte en 1833 et décrite pour la première fois en 1842. La pierre est nommée ainsi en l’honneur du futur empereur Alexandre II. Elle est verte en plein jour et rouge sous la flamme d’une bougie ou d’une ampoule électrique.
On y trouve aussi la phénacite, pierre de collection rare.
Dans l’Oural le grenat démantoïde fut découvert en 1868 (bourg d’Elisavet), ensuite, en 1874, un autre gisement fut mis au jour près de Ekaterinbourg. « La deuxième grande découverte » de démantoïde date de 1990 dans le gisement Karkodine d’oblast de Tcheliabinsk.
La mine de Kolyvan de l’Oural produit jusqu’à aujourd’hui du jaspe et du porphyre. La mine de la bourgade de Murzinki, où il y avait des topazes de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, du rouge intense au vert pâle et incolore, est de nos jours épuisée.
Dans l’Oural, on extrayait aussi la rhodonite, le lapis lazuli, la serpentine, le cristal de roche, l’aigue-marine et plus tard la tourmaline, la sélénite et l’améthyste…

Au milieu du 19e siècle, dans l’Altaï, la Sibérie du sud, le jaspe vert (appelé jaspe de Revnevsk) fut extrait et utilisé pour les colonnes de la salle du trône et le Tsar-vase (photo ci-dessous).

Dans la péninsule de Kola dans les montagnes de Kejvsk dans les années 20-30 du 20e siècle on a découvert les gisements de l’amazonite (montagne Parousse, montagne Ploskaia), de la labradorite (belomorite) près de la ville de Belomorsk, de la pierre de soleil (domaine d’Irkoutsk (Sljudjanka), de la pierre de lune (Aldan et aussi la péninsule de Kola – Lovozero).
En Russie, depuis 1972 une seule mine industrielle du diopside chromifère (Inagli massif, Aldan) est connue. L’olivine se trouve dans le territoire de Krasnoïarsk (gisement Kugdinsk). Dès le 18e siècle, le lapis lazuli est découvert dans le Baïkal du Sud (bien que sa qualité soit moindre que celui de Palmyre). Dans les années 1950, en Iakutie, on découvre une pierre unique au monde la charoïte. On trouve le quartz fumé (morion) dans l’Oural polaire. Dans l’est de la Transbaïkalie et en Transcaucasie, au 19e siècle, des gisements de calcédoine et d’agate ont été découverts. L’aigue-marine est également connue en Sibérie orientale depuis le 18e siècle.
En 1946, on a découvert de le jade néphrite couleur pistache (Kraï de Transbaïkalie, rivière Kalar), mais le gisement ne fut ouvert qu’en 1985. Le jade jadéite fut découvert en 1959 dans le sud du territoire de Krasnoïarsk dans les monts Sayan occidentaux s’étendant d’ouest en est sur 130 km.
La Russie possède la ressource d’ambre la plus importante du monde (en 2009 on en a extrait près de 200 tonnes). Le marbre et le jais sont également des ressources importantes du pays.

Le premier diamant fut trouvé le 4 juillet 1826 dans l’Oural. Pour l’anecdote, c’est un enfant esclave de 14 ans qui fit sa découverte; il a été libéré pour ce fait. Pendant les cinquante années suivantes, on a trouvé près de 100 diamants, ensuite les chercheurs ont trouvé 250 diamants de qualité supérieure (le plus gros était de 25ct). En 1937, toujours dans l’Oural, des terrains diamantifères ont été identifiés.
Le premier diamant de Sibérie fut découvert en 1897 sur la rivière Melnitchnaïa (2-3 ct). Il n’y a pas eu de prospections par la suite. Le deuxième diamant fut mis au jour en 1948. Le 21 août 1954, la géologue Larissa Popougaeva a découvert la première cheminée kimberlitique en dehors de l’Afrique. C’est le début de l’extraction industrielle des diamants en Russie.

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