Pierres dans le folklore russe

La pierre, comme la terre, l’eau, l’air et le feu, est l’un des principaux éléments du monde « physique ». Des sources écrites (légendes, mythes) mentionnent l’adoration et le respect des peuples slaves pour les pierres. Dans le folklore local de nombreux peuples, la pierre est symboliquement présentée comme le centre du monde, une fondation terrestre qui fixe les cieux. Aussi, la couleur des pierres joue un rôle symbolique dans le christianisme : noir (jais, obsidienne, morion) – mort, deuil; vert (émeraude, jade, chrysoprase …) – espoir, joie; blanc (cristal de roche) – pureté, virginité; rouge (rubis, grenat pyrope, rubellite) – martyre, souffrance et grandeur …
Le folklore russe est riche en images littéraires qui met la pierre au centre de la réflexion : pierre de la destinée, monolithes païens… Certaines pierres sont utilisées dans la médecine populaire et pour les pratiques magiques de divination. L’incarnation idéalisée du royaume de la pierre est la montagne qui contient une dimension de hauteur spirituelle, d’éternité et d’ascension.

Un écrivain emblématique de l’admiration des pierres dans le folklore russe est Pavel Bazhov.
Bazhov Pavel Petrovich (1879-1950) – écrivain russe, folkloriste. Il a effectué des adaptations littéraires des contes de l’Oural où il a habilement imbriqué fiction et réalité, a décrit la nature magnifique de la région et la beauté de ses pierres précieuses.
Les contes de l’Oural sont dédiés aux « maîtres artisans » – à l’homme créateur qui est capable de sentir la beauté du monde environnant. En eux vit le monde mystérieux de la nature de l’Oural, plein de secrets, de mystères et de charme.
A l’origine, les gisements de l’Oural étaient célèbres pour l’extraction et la fonte du cuivre. Ensuite, la renommée mondiale est venue grâce à la malachite, appelée aussi « pierre russe », traditionnellement considérée comme une pierre qui rétablit l’équilibre mental, élimine le mal, chasse la mélancolie et protège leurs propriétaires contre le mauvais sort. Aujourd’hui l’épuisement de malachite est total.
Autres pierres traitées dans les contes de Bazhov:
Le jaspe d’Oural ne connaît pas d’égal pour la richesse du dessin et de la beauté. Mère Nature a doté cette pierre de couleurs extraordinaires. Les artefacts en jaspe sont nombreux car ils inspirent les artisans de la pierre.
L’émeraude est un symbole de chasteté, elle se désagrège si celui qui la porte commet une entorse à la morale.
Les chrysolites (olivines) constituent le bonheur dans la vie.
La rhodonite apporte la promesse d’une vie heureuse.
La dioptase. Ce sont les larmes de la maîtresse de la montagne de cuivre.
Autres pierres nommées par l’écrivain : jaspe, topaze, tourmaline, marbre, lazurite, pyrite, labradorite, quartz, serpentine, améthyste, diamant, alexandrite, aigue-marine.

Personnages imaginaires :
Conte « La maîtresse de la Montagne de Cuivre ». La maîtresse de la montagne de cuivre est une gardienne de la montagne et des pierres précieuses. Elle apparaît parfois sous la forme d’une belle femme aux yeux verts richement vêtue, et parfois sous la forme d’un lézard avec une couronne. Elle est “l’esprit de la montagne”.
Conte « Le sabot d’argent ». L’histoire d’une chèvre qui possède un sabot d’argent magique. Ce dernier possède le pouvoir de faire jaillir des pierres précieuses du dessous de son sabot. Les étincelles rouges deviennent rubis, bleu – saphirs, blanc – diamants.

Objets magiques
Écrin en malachite, Fleur de pierre (en malachite que le maître-tailleur tâche à réanimer pour la beauté de la nature en collaboration avec la nature)

Bazhov enseigne aux gens à traiter la pierre comme un être réel et animé, à aimer les pierres précieuses et à ne pas les offenser. Chantant la beauté de l’Oural, il appelle à l’amour de toute la planète, et c’est la valeur principale de ses œuvres.